Si en 2019 Leclerc est toujours en tête de la distribution
en France, les « performeurs » sont toujours dans l’e-commerce (Veepee
+12% tandis que Brandalley est en redressement judiciaire), la Bio (+9,8%
pour Biocoop), mais également les déstockeurs et les discounters (Action,
Primark, Stokomani…) y compris dans la parapharmacie (+24,3% pour
Lafayette).
La distribution, ce miroir de notre société, nous met face
à notre schizophrénie collective :
Notre grand écart entre une volonté d’avoir un monde préservé et durable
et la jouissance de consommer.
Le discount continue à attirer, comme je le souligne dans
le dossier de Point de Vente « Hard-discount, qu’est-il
devenu ? » et
Amazon va asphyxier encore plus toute la distribution avec des promesses
de livraison sous 15 minutes (mon article dans le JDN). Vinted, le
roi de la seconde main avec un CA de 1,3 Md€ serait-il la voie de
l’avenir ?
Les 10 prochaines années nous invitent à encore plus de
modestie… et pas uniquement dans la distribution.
Voyez le décalage inquiétant entre les annonces de notre
gouvernement pour faire émerger 25 licornes à l’horizon 2025 - sans que
la notion de rentabilité soit prise en compte pour sélectionner les
entreprises du NEXT40 - et la défiance envers ces animaux improbables qui
se fait jour aux USA avec la chute de la maison WeWork (interview – en anglais – du toujours
savoureux Scott Galloway, article plus « neutre » du FT), et la liste
des licornes surévaluées:
- Pinterest
- Uber
- Twitter
- Slack
- Compass
- Peloton
- Doordash
- Lime
et celles qui, en toute modestie, ont toutes les chances
de perdre plus de 80% de leur valorisation ou disparaître:
- Tesla
- WeWork
- Lyft
- Robinhood
- OYO
Le vent tourne pour les Licornes et leurs
blanches robes vont vite se trouver tachées par divers scandales.
Le
premier d’une future longue série étant les conditions du départ d’Adam
Neuman, le fondateur christique de WeWork, « remercié » avec 700 M$ en
poche tandis que ses employés sont laissés sur le carreau.
Tandis que notre gouvernement promeut cet engouement pour
les animaux unicornes avec un joli temps de retard, le e-commerce des
petites et moyennes entreprises lui, n'intéresse personne
(mon article dans LSA à ce sujet) sans doute parce qu'il est porté par des entrepreneurs risquant leur propre argent (et non des investisseurs risquant celui des autres), qu'il est profitable et qu'il est principalement provincial.
Vraiment pas sexy, vous en conviendrez.
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